L’hypnothérapie, kézako ?
Pour commencer, il faut savoir que beaucoup de fonctionnalités du corps (sommeil, respiration, battements de coeur,…) dépendent de notre cerveau inconscient (mode automatique) : on peut vouloir quelque chose très fort (par exemple, dormir) mais pourtant, ça ne marche pas. C’est là qu’intervient l’hypnose. Elle permet de travailler avec le cerveau inconscient pour rétablir des connexions plus confortables.
L'hypnose est un état modifié de conscience : ce n’est ni un sommeil, ni un état de conscience ordinaire. Mais pas de panique : vous ne perdez pas le contrôle !
Quand recourir à l’hypnothérapie pendant un cancer ?
L’hypnose est un outil utile à chaque étape du parcours de soin et qui s’adapte à chaque besoin. Elle donne la possibilité d’aller d’un inconfort (douleur physique ou souffrance morale) vers un confort désiré.
Avant les traitements : calmer l’angoisse et se préparer mentalement
L’annonce du cancer est un véritable tsunami, et la peur de l’inconnu peut être paralysante.
L’hypnose peut vous aider à :
- Mieux vivre le stress lié à l'attente des examens et des résultats.
- Maîtriser l’anxiété avant les traitements.
- Se préparer mentalement aux étapes à venir (préservation de la fertilité, chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie, etc.).
Pendant les traitements : soulager la douleur et le stress
Les traitements peuvent être lourds, à la fois physiquement et mentalement.
L’hypnose intervient pour :
- Atténuer la douleur et les nausées liées aux traitements.
- Maîtriser l’anxiété pendant les séances de chimiothérapie ou de radiothérapie.
- Favoriser la relaxation, le confort désiré pour mieux récupérer entre les séances.
Après les traitements : retrouver son équilibre
Une fois les traitements terminés, l’hypnose peut vous aider à :
- Mieux vivre le stress et les émotions liées à la peur de la rechute.
- Se réapproprier son corps.
- Retrouver confiance en soi.
Jusqu’à quand pratiquer l'hypnothérapie ?
Il n’y a pas de limite ! Certaines personnes choisissent de continuer l’hypnose après leurs traitements pour mieux vivre le stress ou aider à la reconstruction physique et mentale. D’autres l’utilisent uniquement pendant les traitements. C'est à vous de choisir ce qui vous fait du bien !
Une pratique accessible et simple à intégrer dans son quotidien
Vous pouvez aussi apprendre des techniques d'auto-hypnose à intégrer dans votre quotidien.
L’idée, c’est de vous permettre de maîtriser vous-même certaines situations de stress ou de douleur, sans avoir besoin de faire appel à un praticien à chaque fois. L’objectif est que chaque intervention d’un praticien vous laisse avec des outils d’auto-hypnose afin que vous puissiez gagner en autonomie.
Une séance type, ça ressemble à quoi ?
1 - Le bilan : après avoir posé quelques questions administratives, le praticien écoute attentivement l'histoire du client avec le plus de détails possibles car c'est avant tout cela le plus important. Puis il demande le traitement, les suivis en cours et les informations médicales nécessaires à connaitre.
2 - La présentation de l'hypnose : Une question se pose ensuite : le client connaît-il l'hypnose ? Que peut-il en dire ? Le praticien se présente pour expliquer qui il est, comment il en est arrivé là, comment il travaille, quel est son objectif et surtout que le cabinet est un espace de liberté totale dans le respect, la tolérance et dans le secret professionnel évidemment.
3 - La séance : le praticien demande au client quel est l’inconfort majeur du jour qu'il souhaite travailler. Inconfort = douleur physique ou souffrance morale (regret du passé, doute du présent, crainte de l'avenir). La séance peut commencer.
4 - Le débrief : débrief des exercices pour que le client reparte avec un ou plusieurs outils et puisse pratiquer seul.
Souvent, le praticien peut rester joignable par mail, WhatsApp ou sms pour les questions éventuelles post consultation. Les thérapies se font généralement sur 2 à 6 séances selon l'inconfort et le travail personnel.
💡 Bon à savoir : Certaines mutuelles prennent en charge une partie, voire la totalité des frais. N'hésitez pas à contacter la vôtre pour connaître les conditions de remboursement prévues dans votre contrat.
⚠️ Attention : L’accompagnement par un hypnothérapeute ne peut en aucun cas se substituer un avis ou un traitement médical.
Article corrigé et validé par Ludovic Neau, hypnothérapeute référencé sur l'application Quatre février*
TÉMOIGNAGES
Chilliana, 27 ans : " Grâce à l'hypnose, j'ai pu trouver un profond apaisement, et m'auto-hypnotiser dans les moments difficiles"
L'hypnose, médecine douce qui consiste à mettre en avant notre inconscient, m'a énormément aidé au moment du diagnostic et pendant les traitements. J'avais déjà suivi une thérapie par hypnose avant le cancer, et je connaissais donc ses bienfaits sur mon corps. Chaque personne réagit différemment face à l'hypnose. De mon côté, je me sentais libérée, délestée et apaisée après chaque séance. J'ai même été capable de m'auto-hypnotiser à certains moments de la maladie où j'en avais besoin. C'est une pratique que je recommande, car elle permet d'explorer en profondeur les émotions, les maux, les peurs, et cela apporte un bien immense pour faire face à toutes sortes de situations. Il faut savoir qu'en état d'hypnose, notre conscient se met au repos, et c'est notre inconscient qui prend le relais pour travailler et s'exprimer. Alors non, ne vous inquiétez pas, vous ne grimperez pas aux murs du cabinet du praticien. Je recommande cette médecine les yeux fermés, car j'en suis convaincue, et elle m'a aidée dans de nombreuses situations : ponction ovarienne sans anesthésie générale, pose du cathéter, première chimiothérapie…
Margaux, 36 ans : "L'hypnose m'a permis de retrouver du calme mental dans les moments où j'étais très angoissée"
J’y ai eu recours à 2 moments distincts. La première fois, c’était avant une opération en anesthésie générale : j'étais stressée et l'anesthésiste l'a vu. Je venais d'apprendre que j'avais un cancer du col de l’utérus, ils devaient m’enlever des ganglions et me poser la chambre implantable. L’anesthésiste m'a proposé de voir une des infirmières qui propose de l'hypnose direct après la consultation anesthésie. On a donc parlé un peu du contexte, elle a écouté, validé mes angoisses et ensuite j'ai juste fermé les yeux et je l'ai écoutée en me concentrant sur ma respiration et sur la détente de chaque partie du corps. Ça a duré 20mn : je dormais/somnolais assise. Trois jours après, soit le jour de l'opération, une de ses collègues était là, elle avait fait une passation (elle savait que j'avais une fille et savait ce que j'aimais pour me détendre et le lieu auquel je pensais pendant les méditations). Ils m'ont mis le masque, elle m'a parlé tranquillement proche de ma tête pour que j'ai de belles images en tête pendant que je m'endormais. J'ai moins angoissé grâce à ça, je me suis sentie écoutée et accompagnée
La seconde fois, c'était une fois la chimio et la radio commencées. J'ai fait appel à une praticienne en hypnose qui se déplaçait à domicile, notamment pour les gens en traitement. Elle m'a posé pas mal de questions pour commencer, pour pouvoir adapter son discours. Ensuite, on s'allonge, on travaille un peu la respiration pour se reconnecter et détourner son esprit. Et ensuite elle parle, en demandant certaines respirations ou certains moments de concentration. Le discours est adapté, perso sur la force du corps, le fait d'accepter et de lâcher prise. J'ai fait 3 séances, une par semaine. J'ai réussi à faire d'énormes siestes récupératrices. Ça autorise un moment durant lequel le cerveau se calme, sans prendre de médicaments.
Depuis je suis pas mal de séance d'auto hypnose en ligne. Notamment avant les rendez-vous de contrôle ou quand je sens que je stresse.
J'aurais aimé que ce soit proposé pendant les chimios. Ou systématiquement avant une opération. Je sais qu'ils n'ont pas le personnel médical/para, mais quel soulagement mental de ne pas être seule, entourée seulement de médecins.
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